Communiqué du 18 février 2022

Intermédiaires

La disparition des instances représentatives est un fantasme des dirigeant.es autoritaires. Le gouvernement Macron, et notamment les ministres de la santé et de l’éducation nationale s’adressent directement à l’ensemble des Français.es au travers des médias plutôt que de faire passer les informations par les administrations de tutelles et les syndicats. Ainsi, les professionnel.les découvrent-ils les consignes en même temps que les usager.es. Le stress et l’isolement des travailleur.euses les plongent dans le désarroi et la résignation. Dans les cas les plus sévères, ils tombent malades. Pas de révolte à l’horizon, le pouvoir peut s’exercer tranquillement.
L’envie de court-circuiter les organisations syndicales est largement partagée par le maire Hervé Granier. Pendant sa campagne, il jouait le jeu de la proximité. Une fois élu, il serait l’employeur aimable et convivial grâce auquel les agent.es vivraient heureux au travail. La promesse a tenu peu de temps à l’épreuve de la réalité. Au tout début du mandat une impressionnante valse des cadres a profondément désorganisé les services, laissant même des fonctions majeures, durablement vacantes. Plus récemment, la gestion de la dernière grève a montré en quelle estime la municipalité tient les employé.es et leurs syndicats.
Le journal de la CGT des territoriaux, Hasta, (prononcé Achta par le maire) relate les faits qui ont jalonné le conflit de novembre. Selon l’organisation syndicale, aucun dialogue ne s’est tenu après le dépôt du préavis. Lors des entrevues qui ont eu lieu entre l’employeur et les agent.es, la seule question posée concernait la poursuite ou non de la grève. Il apparaît que le maire a eu la volonté manifeste de contourner les syndicats en organisant des rencontres clandestines faisant intervenir des personnes extérieures aux services municipaux. Le maire entend choisir lui-même ses intermédiaires sans questionner un seul instant leur légitimité.
Interrogé sur ces méthodes peu respectueuses des organisations et du cadre légal, Hervé Granier, lors du conseil municipal du 7 février 2022, a persisté dans sa démarche visant à briser le syndicalisme. Il a contesté la véracité des faits décrits dans le Hasta spécial grève. Il a reconnu que des « rencontres » ont eu lieu dans un cadre privé mais refuse de les appeler « négociations ». Certes, il semble bien que la volonté de négocier quoi que ce soit ne l’ait jamais traversé, cela dit, quand une discussion vise le dénouement d’un conflit, même dans un garage, on appelle les mots échangés « négociation ». Le caractère clandestin du rendez-vous a même été justifié par la peur qu’auraient les agent.es à se rendre en mairie. Voici donc le syndicat accusé successivement de mensonge puis d’intimidation… La confiance a peu de chance d’être rétablie dans ces conditions. En démocratie, on ne dirige pas par les menaces et les intimidations.