Intervention de Claude Jorda au conseil municipal du 19_11_2020. Vœu pour dénoncer la situation des Arméniens de l’Artsakh

Notre groupe s’associe au vœu que vous proposez ce soir parce qu’après le cessez-le-feu décrété le 10 novembre, le règlement humanitaire de la situation dans le Haut Karabakh et la protection des Arméniens de l’Artsakh doivent constituer la priorité absolue.
Une nouvelle fois malheureusement, la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, et là, du peuple arménien, est bafouée.
Pour mémoire, en 1991 un référendum avait confirmé la volonté de la population de devenir indépendante de l’Azerbaïdjan. Il restait à la communauté internationale à le confirmer en reconnaissant la République de l’Artsakh. Résolution qui, malheureusement, n’a jamais été prise.
Dans le Haut Karabakh, le soutien indéfectible de la Turquie à l’Azerbaïdjan est bien dans la continuité du génocide perpétré en 1915 et nié encore aujourd’hui par Erdogan.
Cette idéologie de panturquisme a effectivement de graves conséquences. Sur le terrain tout d’abord où les régions remises à l’Azerbaïdjan entraînent une absence de lien terrestre entre le peu de territoire du Haut Karabakh resté sous le contrôle arménien et l’Arménie. Un corridor de 5 km de large fera office de lien.
Ce n’est pas que le cessez-le-feu précaire qui menace les Arméniens, c’est la situation induite par l’accord qui menace bien la viabilité du peu de territoire resté sous leur contrôle et à terme la République d’Arménie. Cette situation dans le Haut Karabakh a malheureusement un écho ici en France et nous condamnons fermement les exactions commises envers les Arméniens à Vienne, Décines, Dijon.
Cette situation doit nous conforter ici à Gardanne pour être comme nous l’avons toujours été solidaires de nos ami.es d’origine arménienne, en l’affirmant ce soir en Conseil Municipal, mais aussi en étant aux côtés de l’association des Arméniens (que je salue) en la soutenant dans ses actions de solidarité financièrement ou logistiquement, en commémorant avec elle en février le souvenir du Groupe Manouchian et en avril, pour ne pas oublier, le premier génocide du XXème siècle.
Je renouvelle donc, pour terminer mon propos, le soutien de notre groupe au vœu que vous présentez et je vous suggère en conclusion de celui-ci, d’appeler clairement à la reconnaissance de la République de l’Artsakh afin d’établir une paix durable au Haut Karabakh.