Communiqué du 4 novembre 2022

La foire aux compétences

L’équipe municipale arrivée à la tête de la ville en 2020 prétendait vouloir donner « un nouveau souffle » pour Gardanne et apporter ainsi du changement à tous les niveaux. Les élu.es faisant leur entrée en responsabilité avaient tout à apprendre, ce qui n’est pas forcément un problème insurmontable en démocratie. Si on organise des élections et pas un concours pour choisir les maires, c’est bien que ce qui lui est demandé n’est pas avant tout d’être compétent sur tous les dossiers – ce qui serait impossible – mais bien d’avoir une direction politique à fixer aux agent.es. Le ver était déjà dans le fruit pendant une campagne qu’il a menée en se disant « sans-étiquette », parfois même en affirmant avoir un programme « de gauche » et héberger toute forme de sensibilités politiques sur sa liste… M. Hervé Granier était pourtant bien membre des Républicains à l’époque, couleur politique qu’il ne cachait plus l’année suivante lorsqu’il présentait sa candidature aux départementales.
Quand une majorité change de bord politique, il est courant que des personnes occupant des postes fonctionnels quittent leur emploi pour rejoindre une autre mairie, leur permettant de rester davantage en accord avec leurs opinions. A Gardanne, les départs ont été très nombreux mais surtout très étalés dans le temps. Après 2 ans et demi de mandat, ils se poursuivent encore et encore et ne sont pas uniquement le fait de personnes recrutées sous l’ancienne majorité. Le travail semble difficile dans notre ville. A la révélation du scandale de la SmartCity, nous ne pouvions que nous demander comment les technicien.nes avaient pu rester silencieux.ses. Or, nous craignons fort qu’elles et ils ne soient tout simplement pas écouté.es par les élu.es. Dans ces conditions, nous comprenons que les travailleur.ses si peu valorisé.es se pressent vers la sortie. En interne, les compétences disparaissent et il est fait appel à des ressources extérieures pour pallier ce manque. Cela entraîne des surcoûts.
Du côté de la porte d’entrée, la situation nous apparaît tout aussi chaotique. Lors du dernier conseil municipal, une délibération proposait la création d’un emploi d’instructeur des autorisations d’urbanisme. C’est un domaine dans lequel, il faut du temps avant de devenir performant car le travail repose sur une connaissance approfondie du terrain. Pas de chance, il s’agissait d’un poste de contractuel. Aucun.e fonctionnaire ne s’était, paraît-il, proposé.e… Le recrutement semble être le fait du prince. Ces pratiques qui contournent les procédures traditionnelles portent préjudice à toutes et tous, aussi bien à celles et ceux qui sont écarté.es et cultivent un sentiment d’injustice, qu’à celles et ceux qui sont choisi.es et dont les compétences pourront toujours être remises en question.
Enfin, il existe un poste de « conseiller politique » occupé par M. Jean-Pierre Roncin, au passé sulfureux. Malgré de nombreuses questions de l’opposition à ce sujet, nous ne connaissons rien de son statut, de sa fonction ou encore de sa rémunération.
Les élu.es, à plus forte raison lorsqu’ils sont nouveaux, doivent s’appuyer sur une équipe de fonctionnaires stable, assurant le suivi des dossiers. L’organigramme de la mairie ne peut pas changer tous les mois pour s’adapter au départ des uns ou accueillir l’arrivée des autres. Les procédures de recrutement doivent être claires et connues de toutes et tous. Les fiches de poste doivent être respectées.