Communiqué du CCGB présenté par Paméla Ponsart au conseil municipal du 29_09_2020

La ville garde encore le souvenir bien vivant de la fermeture de la mine, de la morosité économique qui s’en est suivi, se répercutant sur les commerces de centre-ville. Certains semblent pourtant prêts à enterrer ce qui nous reste d’industrie, sans combat, en lui livrant un vibrant hommage. Ils posent déjà un regard nostalgique sur ce qui fut, pour eux, le passé de Gardanne. Nous voulons, au contraire, une industrie qui produise localement ce que nous consommons, qui fasse vivre la ville et ses alentours et qui porte des idées pour l’avenir. Avant de penser à la relocalisation d’activités productives, comme prétend le souhaiter le Président Macron, arrêtons de fermer nos usines !

C’est à la Centrale, avec la décision prise d’anticiper la fermeture de la tranche 5 à Charbon, que la situation est la plus périlleuse. Le plan de licenciement est d’ores et déjà sur la table, pour fin 2020, et a été présenté aux représentants du personnel. Combien des 160 emplois statutaires actuels sont concernés ? Combien parmi les centaines d’emplois indirects à Gardanne (sous-traitants et métiers externalisés) et dans le département (toute la chaine logistique d’approvisionnement et de transport) ? Les pouvoirs publics, et notamment la préfecture représentant l’Etat, ne font rien pour s’y opposer… alors même que des projets alternatifs existent, notamment celui (à plusieurs volets) proposé par les salariés. Le choix de fermer les centrales françaises à charbon est un choix purement politique, qui ne répond absolument pas aux enjeux de politique énergétique, en l’absence de solutions pérennes de remplacement. L’argumentaire « écologique » se borne à envisager une externalisation de la production : les propositions des salariés offrent, elles, une vraie vision globale de ce que doit être la protection de l’environnement, loin des discours propagandistes et souvent porteurs de contre-vérités.

A Altéo, actuellement en redressement judiciaire, la situation est également inquiétante. Parmi les 8 offres de reprise, seules 2 s’engagent sur l’ensemble de l’activité et notamment l’amont (transformation de la bauxite en alumine) génératrice de déchets. Là encore, sur ce sujet, l’écologie n’est pas pensée globalement… Le progrès (nos écrans de smartphone à base d’alumine…) est souvent générateur de déchets, la vraie écologie consiste à traiter ces déchets chez nous, en s’imposant le respect des normes environnementales les plus sévères… C’est la démarche entreprise par Altéo depuis des années, tant au niveau des effluents liquides dans les Calanques que pour les boues rouges de Mange-garri. Nous défendons cette vision, qui est celle des 2 offres reprenant l’ensemble de l’activité. Ce serait, a priori, celles offrant les meilleures garanties en termes de maintien de l’emploi. Car si l’amont n’était pas repris, combien des 511 emplois directs - et combien d’intérimaires, sous-traitants et autres emplois indirects – seraient sacrifiés ?

On le sait, ce ne sont pas seulement des emplois statutaires chez Altéo et la Centrale qui sont menacés. Ce sont également beaucoup d’emplois indirects, du tissu industriel local et départemental, qui seraient sur la sellette. Et au-delà du secteur industriel, c’est le développement économique de notre ville qui pourrait être impacté. Combien d’emplois induits, au niveau des commerces et des services de proximité, seraient à termes condamnés ? Refusons que l’industrie ne soit qu’un souvenir romantique d’un passé glorieux.