Actualité du 21 avril 2021

Le pacte de territoire ou l’art de faire passer des choix pour une fatalité

Lors du conseil municipal du 14 décembre 2020, la majorité municipale a présenté la signature du Pacte de transition écologique et industrielle du territoire de Gardanne-Meyreuil comme une obligation morale pour toute personne saine d’esprit : s’y opposer serait une hérésie. Insensibles à la perspective de se consumer pour l’éternité dans les flammes de l’Enfer, les élu.es du Collectif Citoyen Gardanne Biver ont voté contre. Dans son intervention, Claude Jorda a argumenté ce choix : l’un des signataires – GazelEnergie – a eu pour seule action d’anticiper la fermeture du groupe charbon en entraînant une accélération du PSE et présente un projet industriel d’une légèreté plus que douteuse ; l’État exige la signature du pacte pour débloquer des aides, cette pratique ressemble fortement à du chantage ; le pacte ne tient pas compte des propositions des salarié.es de la centrale ; enfin, concernant Altéo, la proposition de valoriser la bauxaline est tout simplement impossible puisque c’est un pan d’activité qui a été abandonné par UMS, repreneur d’Altéo. Ce qui caractérise, pour nous, ce pacte, c’est son manque de sérieux, qui déguise mal la volonté assumée d’accompagner la désindustrialisation du territoire.
Où en sommes-nous aujourd’hui ? L’État a homologué la destruction d’une centaine d’emplois statutaires à la centrale qui viendra impacter de nombreux emplois indirects. Le maire s’avoue déçu mais sans doute l’est-il un peu moins que la centaine de familles des futurs demandeurs d’emploi. Sa déception nous apparaît mal venue : il avait été prévenu. Nous apprenons qu’à la mi-mars, soit trois mois après la signature du pacte, les signataires se sont enfin réunis et ont décidé de la mise en place de commissions à la fin mai. Les salarié.es sur le point de perdre leur emploi seront ravis de savoir que des gens en discutent. Pendant ce temps-là, l’Association des Travailleurs de la Centrale de Gardanne continue de faire expertiser son projet. Sera-t-elle accompagnée dans sa lutte pour le maintien de l’activité ?