La Marseillaise du 27 décembre 2021

Paméla Ponsart, la solidarité comme moteur

Paméla Ponsart, la solidarité comme moteur

Elle est l’une des rares femmes à travailler à la centrale thermique de Gardanne, et à y représenter ses collègues sous le pavillon CGT, majoritaire sur le site. Et elle s’y sent comme chez elle.

Opératrice à la centrale thermique de Gardanne, syndiquée depuis une quinzaine d’année. Entrée dans l’opposition (PCF) au conseil municipal gardannais en 2020.

Sa tempérance et son calme ne passent pas inaperçus au milieu de ses camarades de la centrale, habitués à donner de la voix. Elle est femme, ouvrière énergéticienne, maman célibataire, syndicaliste, et conseillère municipale, n’a même pas 40 ans. Paméla Ponsart est sur tous les fronts, illustration que gauche et modernité vont de pair quand bien même son fiston de 13 ans a eu besoin de quelques explications : « Il ne comprenait pas mon engagement au début. Pour les enfants, être un syndicaliste, ça se résume souvent à crier dans la rue et ça sert pas à grand-chose. Mais à force d’explications il m’encourage, maintenant. Il faut leur expliquer. Si on l’avait fait pour moi, j’aurais peut-être commencé à militer plus jeune. » Un père frigoriste puis propriétaire d’un petit restau dans le nord de la France, une mère qui enchaînait les petits boulots, tous deux pas forcément très politisés : « Je ne savais pas ce que c’était, ni à quoi ça servait, un syndicat. »

« Je ne suis pas là juste parce que je suis une femme »
Sans modèle à suivre (lire aussi ci-dessous), c’est en arrivant à la centrale de Gardanne, en alternance, à 17 ans, que la jeune femme entre au contact du syndicalisme. « J’étais simple syndiquée, et au bout de 2-3 ans, vers 2004, 2005, j’ai pris un mandat. C’est la situation à la centrale qui m’a convaincue de franchir le pas. Je me suis rendu compte que ce qu’on faisait au syndicat aidait beaucoup de salariés dans leurs démarches de tous les jours. J’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice. » Un édifice fait de petites marches (déléguée du personnel, secrétaire de la commission secondaire du personnel, puis membre du CSE depuis quelques années) au service du bien commun. « On a besoin d’un changement de société complet », affirme Paméla Ponsart. « J’ai toujours été convaincue de la nécessité de l’entraide et du partage, c’est ma façon de voir, de base. Le syndicalisme est un moyen parmi d’autres d’aider à ce changement. » Au point d’accepter de se fondre dans un collectif ? « On peut avoir des divergences. Je n’en ai jamais trop eu car en découvrant le syndicalisme, j’ai découvert une ligne qui me convenait particulièrement. La prise de décision est très démocratique, on a beaucoup de débats. Et puis les prises de position ne sont pas figées, ça bouge énormément. » Parmi les idées portées par la CGT, celle de la création d’un service public de l’énergie lui tient particulièrement à cœur. Elle le soutient parfois en conseil municipal gardannais, où elle siège sur le banc PCF-FI-gauche citoyenne depuis 2020. Dubitative quant à l’action du maire LR « qui parle beaucoup » sur la défense de la centrale. Quant à son statut féminin dans un monde d’hommes : « C’est vrai qu’au syndicat il n’y a pas énormément de femmes. Mais si je n’étais pas écoutée je ne serais pas au bureau. Je ne suis pas là juste parce que je suis une femme. »