Conseil municipal du 25 septembre 2025

Intervention de Samia Gameche. Résiliation du bail emphytéotique conclu, le 26 octobre 1988, avec l’Union des Mutuelles des Travailleurs "François Billoux"

Le centre de santé mutualiste François Billoux a définitivement fermé ses portes, et nous le regrettons profondément. Ce centre, né en 1981 d’une lutte collective, était devenu une référence pour des milliers de Gardannais.es. Pourtant, il a disparu sans concertation, sans mobilisation, sans plan d’urgence. Juste un silence assourdissant.

L’État se désengage, et les conséquences sont là. En 2024, le budget de la santé a subi une diminution de 30 % pour certains programmes, tandis que les dépenses de prévention ont été réduites de près de 20 % en 2025. Les hôpitaux publics, les centres de santé, les services de proximité paient le prix fort de ces économies budgétaires. L’État abandonne, et les territoires en subissent les conséquences. Pourtant, la lutte paie : à Martigues, l’ancien centre abandonné par Oxance a été rouvert, grâce à la mobilisation de la municipalité et des habitant.es. Pourquoi pas à Gardanne ?

Lors du conseil municipal du 17 octobre 2024, M. Garcia déclarait : « Notre souhait est que ce centre reste un centre de santé, il faut que les gardannais et gardannaises le sachent, ce centre n’aura pas d’autre destination que la santé. » Alors où en est-on aujourd’hui ?

Le centre est fermé.
Les patient.es sont livré.es à eux-mêmes, errant entre des listes d’attente interminables et des urgences saturées.
Et surtout, on voit fleurir des structures privées, comme Medigard, en face de la Maison du Peuple. Est-ce cela, votre vision de la santé pour toutes et tous ?

La privatisation n’est pas une fatalité, c’est un choix. La santé ne doit pas être une marchandise. Nous ne voulons pas d’un Medigard bis. Nous ne voulons pas d’une santé réservée à celles et ceux qui peuvent payer. Nous voulons un centre public, accessible, de qualité, comme celui que nous avons perdu.

Pour cela, nous demandons :

- Que sont devenus les locaux ? Y a-t-il des négociations en cours, et si oui, quelles sont-elles ?
- Un engagement clair : la municipalité doit saisir le Département et l’ARS pour imposer la réouverture d’un centre public, avec des moyens humains et financiers à la hauteur des besoins. Monsieur le Maire, vous êtes aussi conseiller départemental : utilisez cette position pour défendre les gardannais.es.
- Enfin, ne nous résignons pas et organisons une concertation avec les usagers, les professionnel.les de santé et les associations pour construire une alternative.

La santé n’est pas négociable Monsieur le Maire, les gardannais.es ont besoin d’actes, pas de mots. Le centre François Billoux était un bien commun, il doit le redevenir. Ne laissons pas la santé de notre ville être sacrifiée sur l’autel de la rentabilité.