Conseil municipal du 27 mars 2025
Intervention de Jimmy Bessaih. Débat d’Orientations Budgétaires
Comme chaque année vous semblez vouloir présenter les choses pour nous faire comprendre qu’il n’y a pas d’alternative. Les contraintes s’imposeraient à vous et détermineraient entièrement la politique budgétaire. Nous ne feriez pas de choix. La première suggestion qu’on pourrait faire alors, c’est de remplacer les élections municipales par des concours ou de les supprimer complètement puisque, selon vous, la politique n’a aucune place dans un rapport d’orientation budgétaire.Les contraintes s’imposent, on n’y peut rien donc vous encaisserez une fois plus sans rien dire la baisse de la DGF. Pour rappel, la DGF a été réduite de près de 60% depuis 2020. Soit un manque à gagner de près de 300 000 euros par an. De plus, les justifications de la préfecture ne nous conviennent pas et devraient ne pas vous convenir : La DGF diminue par ce que le potentiel fiscal de la commune augmente, ce qui est faux ! Vous encaissez et les Gardannais et les Gardannaises, in fine paieront. Vous ferez des économies pour compenser tout cela, principalement sur le dos du personnel. Vous vous vantez du non-remplacement systématique des agents absents comme du non remplacement des départs à la retraite. Cela ne peut qu’accroître la charge de travail qui, à son tour, produira des absences. Comment pourrait-on le nier alors qu’on voit un bond hallucinant des accidents de service en 2024 (1896 jours de plus soit une augmentation de 56%). C’est vrai que M. Mujica n’a que deux bras, deux jambes et qu’il ne peut donc pas remplacer tout le monde. Vu le peu d’orientations décrites dans le ROB, on se demande ce qu’il restera à raconter dans le budget mais on peut commencer maintenant à en discuter puisque c’est votre souhait. « La solidarité est une valeur essentielle qui nous unit et nous fait avancer ensemble. Elle est au cœur de notre action municipale », ces phrases sortent de votre édito, monsieur le maire, parues dans le Energies de janvier 2025. A la lecture du document difficile d’y voir le cœur de votre action municipale. Le mot solidarité n’y apparaît pas. Vous augmentez le budget du CCAS (enfin !), après des années de gel, à hauteur de 1,5%. Est-ce sérieux ? Ce n’est même pas l’inflation. La solidarité avec l’augmentation du budget pour les associations à hauteur de 5% mais avec une répartition différente. Il nous semble que des précisions doivent être apportées. Vous allez enfin mettre en œuvre les grands projets structurants, la Plateforme et le cinéma, puisque nous sommes à un an des élections. Vous nous aurez privé de cinéma pendant trois ans mais nous imaginons assez bien que vous mettiez un point d’honneur à inaugurer ce cinéma avant mars 2026. Nous nous en réjouirons alors certainement tout en ayant du mal à vous pardonner la fermeture. En revanche, nous trouvons incroyable que vous vous entêtiez encore dans cette histoire de centre aéré qui va plomber les finances de la ville bien au-delà de votre mandat. C’est un boulet, ce projet. Le coût final est démesuré : près de 12 millions d’euros, d’est 570 euros par gardannais et gardannaises pour une utilisation forcément limitée. Les frais de fonctionnement ne manqueront pas de peser terriblement sur le budget de la ville et puis, les enfants passeront littéralement leur vie dans le bus. Comment faire pour vous faire comprendre ? Vous n’êtes pas mal conseillé, vous n’écoutez que les mauvais conseils. Nous aurions pu en débattre lors d’une commission « projets structurants ». Cette commission ne s’est jamais réunie en 5 ans.Nous pourrions aussi parler des projets structurants annoncés en 2024 voir en 2023 mais qui ne sont toujours pas lancés :
Le parcours Sport Santé, annoncé depuis 2022 ou encore le Pumptrack, qui a disparu de vos projets cette année.
Le réaménagement de la Place Gambetta dans le centre ancien
On se demande donc si tous les projets que vous annoncez dans ce ROB seront réalisés quand on analyse les années précédentes.Vous faites aussi des choix surprenants : 350 000 euros pour l’avenue Pierre Brossolette et seulement 48 000 euros pour l’avenue de Mimet alors que les élus mais aussi les habitant.e.s du quartier vous alertent depuis plusieurs années sur la dangerosité de la route où cohabitent piétons, vélos, voitures et bus sans aménagement et sécurisation. Vous prévoyez autant d’investissements pour une avenue dangereuse que pour un rond-point. Enfin, on la croyait disparue mais elle est toujours là, la fameuse école modulaire ! La fameuse école qui devait permettre de faire les travaux dans les écoles qui menaçaient de s’effondrer. 80 000 euros de prévues, pour d’éventuelles études. Vous présentez donc un budget d’investissement de 16,4 millions d’euros. En 2024 c’était 11,2 millions d’euros. C’est donc une augmentation de près de 5 millions d’euros de dépenses d’investissement. Permettez-nous d’être sceptique sur la réalisation de l’ensemble de ces projets. Vous concluez tout de même ce rapport en prétendant défendre les services publics… Nous pourrions revenir un instant sur les services publics non municipaux pour lesquels vous ne vous ne mobilisez jamais. Vous avez vu, les travailleurs et les travailleuses de la CPAM ont répondu : oui les bureaux fermeront, seul demeurera un petit accueil c’est donc 30 emplois minimum qui ne seront plus sur la ville. Pour ce qui est des services municipaux, si vous avez effectivement quelques réussites, vous l’expliquez vous-mêmes, vous avez supprimé les astreintes et heures supplémentaires donc, on a le programme « le Jour de la Nuit » qui dure un week-end entier à Gardanne. L’application « J’aime ma ville » sera peut-être un bon outil pour repérer les problèmes mais si les réparations ne peuvent être faites les week-ends, il est peu probable que nous constations finalement des améliorations. En revanche, vous pourrez toujours incriminer les citoyens et les citoyennes qui n’auraient pas fait remonter les problèmes. Vous pourriez aussi, même si ce n’est pas dans votre logiciel, développer la concertation citoyenne, les conseils de quartiers, les CIQ ou tout simplement vous balader dans les quartiers avec les habitant.e.s pour diagnostiquer les problèmes. Pour nous, les relations humaines sont davantage efficaces qu’un logiciel ou une application.