La Marseillaise du 1er septembre 2021

La gauche gardannaise fait sa rentrée politique

En amont de la reprise du conseil municipal, la gauche effectue sa rentrée politique et empile les dossiers.

Droite, gauche citoyenne PCF et FI (groupe de Claude Jorda), gauche plus centriste (groupe La Piana) et Rassemblement national effectueront leur rentrée ce mercredi, 18h30 à la maison du Peuple. Ce devrait être un petit conseil, 13 délibérations.

« On va interpeller la majorité sur la convention cadre passée pour l’abattement fiscal du quartier politique de la ville », glisse Jimmy Bessaih, élu du Collectif Citoyen Gardanne Biver avec Claude Jorda. Une convention qui permet une ristourne de 40 % de la taxe foncière sur quelque 400 logements des Logis Notre-Dame gérés par Erilia. « Il y a un manque à gagner d’environ 60 000 euros pour la commune, c’est rien du tout, mais le bailleur en échange doit s’engager à mettre en place des actions de développement. Or, dans la convention, on trouve que c’est trop axé sur le répressif. Il n’y a rien pour désenclaver le quartier, permettre l’accès au sport, à la culture. » À part ça, rien de spectaculaire ce mercredi soir, quoiqu’à Gardanne, depuis l’arrivée au pouvoir de la droite en 2020, il faut se méfier de l’eau qui dort.

Un service éducation « décapité »

Juste avant de partir en vacances, la majorité LR d’Hervé Granier avait laissé le microcosme gardannais sur une bombe, avec la publication de son rapport d’étonnement. La majorité repeignait la gestion Meï (1977-2020) à son désavantage, en appuyant sur des finances sapées par le « poids de la masse salariale ». La charge avait officiellement signé le glas de la période d’observation fébrile mais cordiale entre la majorité et le personnel municipal. Et le syndicat CGT en tête accusait en retour Hervé Granier et son entourage de se servir des agents municipaux pour régler ses comptes avec les élus défaits dans les urnes... Aujourd’hui, les agents et l’opposition grincent de concert contre un mercato - chasse aux sorcières inframunicipal qui n’en finit plus : en clair, des têtes ont valsé, volontairement ou contraintes, ajoutant à l’affolement de services déjà esseulés par l’alternance politique après quatre décennies de stabilité.

Le service éducation, avance le groupe PCF-FI, aurait été « décapité » pendant l’été avec le départ ou la mutation de ses cadres. « On ne peut pas parler de réorganisation, lorsqu’on se sépare de l’ensemble des cadres (huit) pour ne les remplacer que par un seul. Comment les missions jusqu’ici remplies par ce secteur pourront l’être encore dans ces conditions ? Qui pilotera cette rentrée à haut risque ? »

« Méthode Amazon »

Par ailleurs, la section gardannaise du Parti communiste a elle aussi endossé son cartable de rentrée, au diapason du groupe d’opposition municipal. Les communistes gardannais voient d’un mauvais œil ce qu’ils nomment une « politique de sape libérale des services publics », alimentée par « l’épouvantail de la dette », écrivent-ils dans un communiqué. « À cela viennent s’ajouter des méthodes de management faisant appel aux questionnaires anonymes de satisfaction, directement inspirés des méthodes d’Uber, Amazon et consorts », en référence à ce que la mairie présente comme « une enquête de satisfaction auprès des usagers concernant l’accueil physique et téléphonique au sein de l’hôtel de ville ainsi que sur l’utilisation des services numériques ». Les communistes se montrent aussi soucieux de l’avenir de la centrale thermique, où « l’absence de projet porté par GazelEnergie amène les salariés à entrer dans une nouvelle phase de lutte ».

Après sa période d’essai, le maire de Gardanne entre désormais dans le gras du sujet.

J.N.