Communiqué du 14 février 2025
Retour sur le conseil municipal du 6 février : des nuances de vérité
A l’heure où de nombreux chercheurs et journalistes quittent X (ex-Twitter), regrettant que les analyses et modérations de contenus soient assimilées à des entraves à la liberté d’expression, nous nous demandons nous aussi quel est le statut de la vérité, mais au conseil municipal de Gardanne, cette fois. Une fois de plus différentes acceptations du réel se sont affrontées.
Dans l’ordre chronologique, commençons par cette étrange délibération portant sur l’ouverture d’UN établissement d’accueil d’enfants de moins de 6 ans et mentionnant DEUX micro-crèches de 12 berceaux. Ce tout de passe-passe permet d’avoir recours à un encadrement moins exigeant mais la CAF le précise bien, si la structure excède 12 berceaux, ce n’est pas le format « micro-crèche » qui est adapté. Aucune des questions posées par Samia Gameche à ce sujet n’a pu trouver de réponse. Le maire a reconnu ne pas en savoir plus, ne pas savoir non plus si les places en crèche concerneraient avant tout les enfants des travailleuses et des travailleurs du Puits Morandat ou ceux de l’ensemble des Gardannais.e.s. Réjouissons-nous cependant, la délibération a été reportée au prochain conseil municipal et n’empêchera pas une éventuelle ouverture au mois de septembre si les informations nécessaires sont trouvées d’ici-là. Il y a plus de 100 personnes sur liste d’attente pour un accueil en crèche, un établissement est donc nécessaire encore faut-il comprendre ce qui s’y passe. Vos élu.e.s souhaitent vivement que ces établissements privés puissent être visités et contrôlés par les villes où ils s’implantent.
Un peu plus tard au cours de la soirée, dans le cadre des débats sur une création de poste, Mme Bensadi a mentionné les 77 départs d’agent.e.s de la ville depuis le début du mandat. Il s’agit du nombre avancé par la CGT des territoriaux de Gardanne. L’adjointe aux finances a démenti, prétextant que ce décompte ne pouvait qu’inclure des départs en retraite puisqu’elle n’avait recensé, elle, que 34 demandes de mutation. La CGT a alors publié la liste (anonymisée) des agent.e.s en question. Si on élimine les « retour dans sa région d’origine » et autres « motifs inconnus » ou encore « opportunité professionnelle » on trouve encore plus de 40 départs dont aucun départ en retraite. Comment peut-on à ce point diverger dans l’interprétation de la réalité ? A quels types de départs peuvent bien correspondre les chiffres avancés par Mme Zunino ?
Après encore de très nombreux « je ne sais pas », nous arrivons à une nouvelle réalité alternative : le recensement pour lequel on recrute des agent.e.s n’aurait pas commencé. Il suffit pourtant de poser la question autour de soi pour obtenir l’information : oui, des gens ont bien été recensé ? Quel sens peut bien avoir ce mensonge ? Ne serait-ce que de l’ignorance ? Pour conclure, car il convient de ne pas infliger trop de terribles longueurs (oui, le marchand de sable passe de plus en plus fréquemment pendant le conseil municipal), à l’évocation du combat mené dans les Missions Locales pour que l’accompagnement des jeunes puisse se poursuivre, M. Bouteille a déclaré : cela fait un an qu’on connaît les baisses de financement. C’est faux. On sait depuis un moment que la période n’est pas propice mais on connaît la baisse de financement de la région depuis la mi-décembre et à la baisse du financement de l’État depuis deux semaines. Par ailleurs, s’il sait, pourquoi ne dit-il rien à la population ? Pourquoi, une fois de plus (Cf centre de santé, CPAM, etc.) taire les mauvaises nouvelles et empêcher ainsi les combats pour la préservation des services publics ?
D’où vient donc ce rapport si distendu au réel ? Déni ? Dissimulation intentionnelle ? Méconnaissance des faits ? Peu importe, finalement, le fonctionnement démocratique nécessite la sincérité des débats. Point. Pas de démocratie sans partage d’informations.