Communiqué du 13 avril 2021

J’aimerais que la caméra s’approche…

Zoom avant. Le maire brandit des contraventions pour excès de vitesse et affirme qu’elles ont été payées par l’organisme public employant le contrevenant, cela se fait couramment lorsqu’on utilise un véhicule de service (on ne sait pas si les amendes ont été ou non remboursées). On en vient à se demander si on pourrait se passer des artifices liés à la vidéo-diffusion quand le conseil municipal redeviendra public. Les documents exposés aux téléspectateurs sont bien entendus illisibles à l’écran. A ce stade, l’exercice qui se veut être un acte de transparence n’est qu’une rumeur de plus qui vient compléter le chapelet des accusations qu’égrène le premier magistrat de la ville depuis sa prise de fonction.
Nous voyons donc au cœur des débats qui devraient assurer la vie démocratique locale réapparaître des méthodes qu’on croyait disparues. Nous ne nous imaginions pas assister ici au retour du pilori qui permettait d’exposer les accusés à l’opprobre publique. Il existe désormais des tribunaux qui rendent la justice en permettant à la défense de s’exprimer. Si des personnes sont soupçonnées d’avoir commis des faits répréhensibles par la loi, la procédure est de porter plainte. Il est possible ensuite, une fois que les faits ont été examinés et jugés, de communiquer à ce sujet. Pas avant. Lorsqu’on assiste passivement à une humiliation, on s’en rend complice. Nos élu.es ne peuvent l’accepter. C’est pourquoi ils ont quitté l’assemblée sans attendre la fin du conseil.
Le débat d’idées, l’échange de points de vue ne peut avoir lieu de manière constructive, ne peut bénéficier à la population si la majorité oppose systématiquement des attaques personnelles à des questions posées sur les politiques menées qui tournent le dos aux engagements pris. L’ambiance qui s’installe est délétère. Nous l’avions déjà souligné mais il nous semble retrouver ici les éléments de la culture du clash qui insulte l’intelligence de l’assistance.