Communiqué du 7 septembre 2022

L’art de livrer son avis au moment opportun

Ainsi donc, les communes volent de l’argent à l’État...
Le rapport de la Chambre Régional des Comptes sur la Métropole nous aurait sûrement révolté à n’importe quel moment de l’année mais il faut reconnaître que le choix de cette rentrée pour communiquer montre à quel point ces conclusions sont déconnectées du terrain. Au début, de la presse quotidienne régionale, il y avait donc le retour des écoliers dans les salles de classe. Afin de préparer celui-ci, les services municipaux se sont affairés pour passer et réceptionner les commandes de matériel, nettoyer les locaux, recruter le personnel d’encadrement. La « gratuité » de l’école ne tient que lorsque les communes assurent certaines dépenses et prennent sur elles de corriger les inégalité. Choix qui peuvent être faits ou non en fonction des orientations politiques des uns et des autres. L’actualité c’est aussi la « fin de l’abondance » - période que des Français.es auraient paraît-il connu ces dernières années – annoncée par le président. Les factures flambent, il devient difficile pour les particuliers, les entreprises mais également les collectivités de s’en acquitter. En tournant encore quelques pages de notre journal, on découvre donc que la Métropole verse « indûment » de l’argent aux communes.
Les communes sont exsangues mais la CRC, à l’unisson avec le président, explique qu’il faut encore serrer la ceinture de quelques crans. A quoi correspondent les sommes versées ? Il s’agit par exemple de la compensation de la suppression de la taxe professionnelle sans toutefois correspondre à la totalité de ce que celle-ci aurait rapporté. Ces attributions de compensations s’élèvent à 4 300 000 € pour Gardanne. Ce n’est en rien le vol de l’État par les communes, ce que laisse croire l’utilisation de l’adverbe « indûment ».
Cette communication calomnieuse répond bien à la fonction de la Métropole, créée à marche forcée malgré l’opposition d’une majorité des maires du département : éloigner les citoyen.nes des prises de décision. Elles et ils peinent à savoir quelles compétences relèvent de quel échelon et ne sont plus en capacité d’exercer une vigilance. Qui aujourd’hui connaît les noms de celle et celui qui y représentent Gardanne ? Une chose est sûre, elle et il ne fournissent aucune retour quant à leurs activités au sein de cette assemblée. Les communes, héritées de la Révolution se retrouvent assujetties à une entité mystérieuse et sentencieuse. C’est un déni de démocratie.