Communiqué du 30 juillet 2022
Températures infernales
Les épisodes caniculaires reviennent chaque été, ils ne sont plus l’exception mais bien la règle. Cette année, il se démarque par sa durée dans le temps et se trouve redoublé d’une sécheresse dues aux faibles précipitations de cet hiver.
Nous ne pouvons plus nous contenter de mesures prises en urgence comme s’il était impossible de prévoir que de fortes chaleurs pouvaient s’abattre sur la région entre juin et septembre. A l’annonce de l’alerte météo, la métropole Aix-Marseille a décrété la gratuité des piscines qu’elle gère – dont celle de Gardanne. C’est une bonne chose. Cependant, le faible nombre de surfaces nageables rapportée au nombre d’habitants conduit à la saturation rapide des infrastructures existantes. Faire patienter des familles en plein soleil avant de pouvoir entrer au compte-goutte dans un bassin parce qu’il est au maximum de sa capacité d’accueil, ne paraît pas cohérent avec les objectifs des messages de prévention.
Les pics de chaleur s’accompagnent de pics de pollution. Aussi incite-t-on les automobilistes à rouler 20 km/h en dessous des limites habituelles et interdit-on l’accès au centre-ville de Marseille aux véhicules les plus polluants… Pourquoi ne pas en parallèle décider de la gratuité des transports en commun et faire en sorte de maintenir voire d’augmenter la fréquence des passages durant l’été ? On comprend également que les bateaux de croisière émettant autant de rejet qu’un million de voitures suscitent l’indignation des Marseillais.es.
Les îlots de fraîcheur en ville doivent être pensés dans la durée. On ne peut se contenter en pleine canicule d’en appeler aux dons de parapluie afin d’ombrager la place attenante au foyer Notre Oustau même si l’idée est bonne elle est difficile à mettre en œuvre dans la précipitation. De la même manière, si nous pouvons entendre que les racines des pins de l’avenue Manouchian endommageaient des résidences, nous doutons que l’urgence ait été telle qu’il faille les abattre en plein de mois de juillet.
Enfin, la question de l’isolation des bâtiments doit être reconsidérée. Les nouvelles constructions doivent impérativement viser la passivité thermique. Les particuliers doivent être encore davantage accompagnés pour ces travaux. Il ne suffit pas d’appeler les citoyen.nes à la sobriété énergétique, il faut leur en donner la possibilité. De nombreuses aides existent mais les propriétaires doivent généralement avancer la totalité des frais avant d’en attendre des remboursements. Tous ne le peuvent pas. Par ailleurs, il n’existe pas d’aides pour le désamiantage qui est un préalable nécessaire aux réfections des toitures dans de nombreux bâtiments.
Certaines mesures peuvent être prises à l’échelle de la commune d’autres relèvent des intercommunalités. Dans tous les cas, le maire, également présent à la métropole et au département, doit mener les combats pour une gestion à long terme du réchauffement climatique.