Conseil municipal du 4 décembre 2024

Intervention de Johanne Guidini-Souche. Organisation du service minimum en cas de grève

C’est très pénible, les grèves. Pour celles et ceux qui se battent, ce sont des journées de salaire en moins, pour tous les autres des perturbations. C’est le principe même de la grève : les travailleuses et les travailleurs montrent à quel point elles et ils sont indispensables. C’est aussi très injuste car le pouvoir de paralysie économique est inégalement réparti, c’est pourquoi il est très difficile, par exemple, pour les intermittents du spectacle de défendre leur statut qui est pourtant la source de la vitalité de la vie culturelle.
Bref, demain, une grève dans la fonction publique est annoncée et il semble qu’elle sera particulièrement suivie. De nombreuses écoles seront fermées. Désapprouvez-vous cette grève ? La jugez-vous illégitime ? Mettre en place un service minimum ce n’est ni plus ni moins que la casser.
Cette délibération vous avez dû la trouver sur Vinted avec les interventions de Nicolas Sarkozy. Quand il a mis en place cette mesure, avec tout le mépris qu’on lui connaît pour les fonctionnaires en général et les enseignants en particulier, ça a été un fiasco. Là, vous semblez vouloir remplacer uniquement le personnel municipal gréviste mais ne l’affirmez pas non plus. Comptez-vous également remplaer les enseignant.e.s ? Toutes les communes qui ont attaqué en TA ont gagné. En effet, remplacer des enseignant.e.s grévistes par des animatrices et des animateurs, ce n’est pas proposer un service minimum, c’est proposer autre chose. Si c’est de la garde d’enfant que vous proposez, appelez ça autrement et faites ça ailleurs que dans les écoles. Vous restez très évasif sur le taux d’encadrement prévu hormis dans les crèches, avez-vous l’intention de préciser tout cela ? Et si vous n’avez pas suffisamment d’employé.e.s municipaux non grévistes, quelle est votre prochaine étape ? Recruter des chiens de berger ? Ca ce serait vraiment novateur et économique. Quant aux communes qui ont voulu être les bons élèves et se montrer à la hauteur du mépris présidentiel, elles ont rapidement déchanté tant la mise en place était compliquée, tant les agent.e.s et les enfants se retrouvaient mis en difficulté.
Il faut évoquer aussi la méthode. Vous aviez, vous le précisez vous même dans la délibération, un an pour négocier. Pourquoi n’avoir organisé qu’une seule et unique réunion en un an ? N’est-ce pas un peu un service minimum de la négociation ? Enfin, vous évoquez des « sanctions disciplinaires » possibles à l’égard des agent.e.s récalcitrant.e.s. Franchement, vos sanctions démesurées et à répétition commencent à nous coûter cher puisque ce sont elles qui, bien souvent, vous conduisent à ester en justice.
La proposition portée par cette délibération est un combat d’arrière-garde dont on connaît déjà l’issue en plus d’être une attaque au droit de grève. Pourtant, les moyens pour les travailleuses et les travailleurs de défendre leurs conditions de travail ne sont pas si nombreux. Qu’avez-vous à proposer comme alternative ? Celles et ceux de la Centrale ont-ils obtenu les récentes victoires qu’on connaît en attendant patiemment que les choses se fassent et aillent miraculeusement dans le sens de leurs revendications ? Nous continuerons toujours à soutenir le droit de grève.