Monsieur le Maire,
Nous débattons aujourd’hui de l’ouverture dominicale des commerces. Je souhaite réaffirmer clairement notre opposition à cette mesure, pour plusieurs raisons qui touchent à la fois au respect du dialogue social, à la justice pour les salarié·e·s et à l’avenir de nos petits commerces.
Le travail du dimanche ne peut pas être banalisé. Il a des conséquences concrètes : sur la vie familiale, sur la santé et sur l’équilibre général du territoire. Les salarié·e·s doivent être au cœur de nos préoccupations, pas traités comme une variable d’ajustement économique.
Ensuite, il y a un autre enjeu majeur : les petits commerces. Nous savons qu’ils sont déjà fragilisés, certains ferment, d’autres peinent à tenir face à la concurrence des grandes enseignes et du commerce en ligne.
Étendre le travail dominical, c’est prendre le risque d’aggraver cette fragilité. Car soyons honnêtes : qui aura réellement les moyens d’ouvrir le dimanche ? Les grandes surfaces, les grandes chaînes. Pas les commerces de proximité que nous prétendons soutenir.
Faut-il rappeler que notre centre-ville perd déjà des enseignes ? Comment justifier une mesure qui risque d’accélérer ce phénomène ?
Je pose également la question, très concrète : si nous autorisons ces ouvertures, est-ce que cela signifie que Grand Frais ouvrira aussi le dimanche ?
Parce que si ce type d’enseigne — avec ses effectifs importants et son attractivité — décide d’ouvrir, cela mettra une pression supplémentaire sur tous les autres commerces alimentaires. Et encore une fois, ce sont les plus petits qui trinqueront.
Enfin, cette mesure risque de créer une dynamique irréversible. On commence par trois dimanches, puis cinq, puis davantage… Et une fois que les grandes enseignes sont lancées, il devient très difficile de revenir en arrière. Avant de franchir cette étape, nous devons prendre le temps de la réflexion, du bilan, du dialogue.
Pour toutes ces raisons nous voterons contre cette proposition.