Conseil municipal du 15 novembre 2021

Intervention de Claude Jorda. Questions diverses : régime spécial de sécurité sociale des mineurs

M. Le Maire, Mmes et Ms les conseillers municipaux.
Le syndicat CGT des mineurs de Provence, a adressé un courrier à l’ensemble des personnes siégeant ici afin de nous informer des menaces qui pèsent sur leur régime spécial de sécurité sociale. La disparition possible des centres de santé qui y sont affiliés poserait de nombreux problèmes. S’il y a des régimes spéciaux c’est aussi parce qu’il existe des conditions de travail « spéciales ». Les mineurs, au cours de leur activité, ont été exposés au bruit, à la chaleur, à l’humidité, aux huiles, aux acides, à divers polluants... En vieillissant, il est courant qu’ils accumulent un certain nombre de pathologies directement induites par ces expositions. Ils doivent continuer de bénéficier de la gratuité des soins. Ceci d’autant plus que ceux qui sont partis avant 1981 ont de faibles revenus et que les trois-quarts des veuves de mineurs vivent actuellement sous le seuil de pauvreté. La société doit se montrer solidaire de ces personnes.
La fermeture des centres de soins liés à la médecine minière, dans certains endroits de France, entraînerait des déserts médicaux. Si ce n’est pas tellement le cas à Gardanne, on constate néanmoins que, quand un médecin prend sa retraite dans un village alentour, sa patientèle se réoriente souvent vers les structures médicales liées au régime minier. C’est qu’il est parfois difficile pour une population âgée, souffrant de multiples pathologies, nécessitant bien souvent des soins à domicile, de trouver un praticien en-dehors de ce système. Par ailleurs, 60 % des patients de ces centres sont au régime général et beaucoup d’entre eux sont bénéficiaires de la CMU. C’est qu’il n’est pas simple pour eux non plus de se passer de l’offre qui est faite ici.
Nous souhaitons que le régime spécial de sécurité sociale des mineurs soit défendu. Il existe bien entendu des personnes qui, bien qu’ayant des conditions de travail extrêmement difficiles, ne bénéficient pas des mêmes protections. Il faut se battre pour que tout un chacun puisse vivre, vieillir et être soigné dignement. Nous nous opposons à toutes ces attaques qui n’amènent qu’à un nivellement par le bas en se fondant sur l’espoir que nous puissions, tous de concert, nous habituer à avoir chaque année un peu moins.
Une proposition de motion à adopter en conseil municipal est jointe à ce courrier explicatif. Nous souhaitons que le conseil municipal y souscrive. Allons-nous voter et présenter cette délibération à M. Le ministre de la santé ?