Communiqué du 1er octobre 2021

40 millions d’euros et quel bénéfice pour l’environnement ?

La majorité municipale nous présente un projet de « Smart City » évalué à 40 millions d’euros, sans pouvoir nous préciser la part qui sera prise en charge par la commune. Cela restera néanmoins de l’argent public, celui du contribuable qui s’élèverait donc à près de 2000 euros par Gardannais.e. Parmi les arguments qui sont avancés pour défendre cette dépense monumentale, un bon nombre ont trait à la protection de l’environnement. Nous y voyons surtout un procédé couramment appelé « greenwashing » qui consiste à enrober de vert les pilules difficiles à faire avaler.
L’outil apparaît nettement surdimensionné pour notre ville où la poubelle ou la place de stationnement les plus proches ne nécessitent pas l’appel aux plus hautes technologies pour être dénichées. Le numérique apporte parfois des solutions mais il n’y a pas besoin d’y faire un recours systématique pour chacun des problèmes qui se présentent à nous. Il convient, de plus, de fournir des garanties concernant l’utilisation qui peut être fait des données personnelles recueillies. Une vigilance doit également s’exercer afin que la généralisation du numérique ne se traduise pas par une accentuation des inégalités entre les habitant.es. L’expérience du Maket Place qui a coûté plusieurs dizaines de milliers d’euros nous montre que ces dispositifs sont parfois sous-utilisés par la population et mis en place à perte.
Une utilisation intelligente de l’outil numérique peut être faite dans la gestion des flux (électricité, gaz, eau, essence). La Gestion Technique Centralisée permet, par exemple, d’automatiser les conduites en lien avec le recueil de données. Elle existe déjà depuis de nombreuses années, avec succès et il suffirait de la développer. Elle pourrait être étendue à l’arrosage automatique de nos parcs et ronds-points. Dans le domaine de l’éclairage public, il doit également être possible de repérer les secteurs de la ville où les lampadaires et les enseignes lumineuses pourraient être éteints une partie de la nuit sans porter atteinte à la sécurité de quiconque.
L’écologie et la protection de l’environnement doivent être faits pour et avec le citoyen, sous le contrôle des humains. Donnons aux citoyen.nes la possibilité d’isoler leur logement en les aiguillant vers les différentes aides qui existent. Permettons-leur d’utiliser des transports en commun dont nous continuons de défendre la gratuité, d’utiliser des modes de déplacements doux en toute sécurité en aménageant et en entretenant des voies spécifiques. Défendons la possibilité de recycler, réutiliser, réparer le maximum d’objets possibles. Mettons-les en lien avec les producteurs locaux et donnons-leur la possibilité de réduire leurs déchets en les compostant, par exemple. L’ensemble de ces axes ne donneront jamais lieu à une dépense de 40 millions d’euros.

Les avancées qui peuvent être faites dans le domaine de l’écologie peuvent être simples et ne doivent pas s’appuyer sur de coûteux gadgets. On ne peut pas à la fois produire un rapport d’étonnement, abandonner la gratuité des transports scolaires jugée trop coûteuse et effectuer des dépenses incommensurables tout en les qualifiant « d’intelligentes ». La vraie intelligence vient de l’expertise citoyenne, de la participation d’un collectif d’humains.