Communiqué du 5 février 2021

Le temps du vide

Un parking vide.
Réclamé pour encourager et faciliter l’accès au train et libérer des places sur les parkings gratuits de la ville, il est beau et a le mérite d’exister. Il reste pourtant désespérément vide. En raison de son coût (2.5 € par jour, à moins de s’acquitter pour 65 € par mois du « pass intégral ») ? Les conditions de la gratuité sont-elles connues des utilisateurs potentiels ? L’ancienne municipalité avait négocié la gratuité pour les Gardannais, que s’est-il passé entre temps ?

Des trains vides.
La fréquentation du train dépend de sa fréquence, de sa régularité et de son prix mais également de son confort et du sentiment de sécurité qu’il procure. Inauguré avec la promesse d’un passage toutes les 20 mn en heures de pointe, le train est assigné désormais, au mieux ,« aux 30 mn », quand on ne manque pas de matériel, de personnels et à défaut d’incidents de circulation. Les contrôleur. euse.s y ont disparu, laissant seul.e.s les passagères et les passagers, sans réponse à leurs éventuelles questions, isolé.e.s face aux risques d’agression. La situation sera encore amenée à se dégrader quand aura lieu la « mise en concurrence » avec des opérateurs qui mettront encore moins de personnel sur le métier et tireront sur le matériel pour dégager du profit pour leurs actionnaires.

Une gare vide.
Faute d’agent, la gare n’est plus un endroit où l’on peut se renseigner, acheter des billets, choisir une option plutôt qu’une autre. Il existe bien encore une « Equipe Mobile de Relation Clientèle », créée pour palier le manque d’effectif et qui parcourt la ligne en essayant de combler les trous comme elle peut, mais il faut miser sur une bonne dose de chance pour les croiser. Nous aurons vraisemblablement plus souvent l’occasion de converser avec les bornes automatiques et autres caméras vidéos.

Des élu.e.s qui ont fait le choix de la concurrence
Se déplacer est un besoin et devrait être un droit pour toutes et tous, car il participe à l’accès à l’éducation, au travail, à la santé, à la culture, aux sports et aux loisirs. Les moyens de transport disponibles sur la métropole Aix-Marseille sont principalement routiers. Les transports en commun restent indigents, notamment le ferroviaire. Quand ils existent, les transports collectifs sont mis en concurrence les uns avec les autres au lieu de constituer un réseau multimodal efficace et accessible au plus grand nombre. Les majorités politiques de droite à la tête de la Région, du Conseil départemental et de la Métropole ne jurent que par le marché et la concurrence. Nous doutons qu’ils profitent réellement aux usager.e.s devenu.e.s des client.e.s. Nous doutons également que le fait que M. le Maire s’entoure de leurs dirigeant.e.s le plus souvent possible puisse être d’une quelconque utilité pour la défense de ce qui fut un service public.