Communiqué du 19 février 2021
Dérive sécuritaire
Dans un Etat de droit, il y a des lois. Certaines d’entre elles visent directement à garantir la sécurité des citoyens. Là où il y a des humains, il y a des infractions à la loi. Certaines d’entre elles entraînent un sentiment d’insécurité. M. Granier, qui a largement axé sa campagne sur le sujet, n’a pas manqué d’étudier la question en profondeur. Ses enquêteurs lui ont donc indiqué que, de toutes les nuisances qui menacent la tranquillité publique, la plus anxiogène est : le motard des collines. Dimanche 31 janvier, « quoi qu’il en coûte », des moyens hors norme ont donc été déployés pour lutter contre « ce péril imminent » : gendarmes, policiers municipaux et même un hélicoptère ! Cela pourrait être mal perçu par ceux qui souffrent d’atteintes autrement graves. Les habitant.e.s des quartiers excentrés de Gardanne, Payannet, Valabre, Vallon Rambert auraient apprécié, en ce qui les concerne une mobilisation, à la hauteur de la vague de cambriolages dont ils ont été victimes récemment. Tout comme les membres du Collectif de La Rabassière aimeraient avoir une oreille plus attentive à leur inquiétude face à la détérioration voire privatisation du DFCI « chemin de Gardanne à Mimet » permettant d’intervenir en cas d’incendie dans ce quartier boisé.
Les démonstrations de force ne correspondent pas à la vision que nous nous faisons du mieux vivre ensemble. Nous, nous aimerions que notre police municipale soit un maillon qui permette un retour de la confiance aux forces de l’ordre. Cette police de proximité à laquelle les victimes oseraient parler car ils auraient la garantie d’être écoutés. Agir concrètement pour le droit à la tranquillité, c’est aussi développer et renforcer le travail des médiatrices et médiateurs dans tous les quartiers. Agir concrètement pour le droit à la tranquillité c’est faire de notre ville une ville engagée contre les violences faites aux femmes, aux enfants et à l’ensemble de ceux sur qui s’exercent des phénomènes de domination.
D’autre part, M. Le maire se félicite d’avoir, dans sa lutte contre la prostitution, connu « quelques succès en matière de verbalisations »… Fort bien, il lève donc, en quelque sorte, un impôt sur la prostitution mais en quoi cela augmente-t-il la sécurité des travailleuses et des travailleurs du sexe et des riverains ? Nous serons également très attentifs à l’usage qui sera fait des images issues des caméras de vidéo-surveillance. Nous pensons qu’il relève de la pensée magique de s’imaginer qu’une caméra puisse protéger ou surveiller. Au mieux, elle dissuade, au pire, elle devient un instrument de limitation des libertés individuelles.