Madame l’adjointe aux finances,

à la lecture de ce rapport, il apparaît tout d’abord que vous épousez mot pour mot l’auto-satisfaction gouvernementale : la consommation, la baisse des impôts sur les ménages et les sociétés promettent, selon vous d’alimenter la croissance et celle-ci permettra, toujours d’après ce que laisse supposer ce document, un enrichissement de toutes et tous. De notre côté, nous ne pouvons que constater que les quelques signes de reprise économique que vous pointez apparaissent sur un fond d’inégalités accrues et que la croissance n’empêche donc pas la plongée dans la pauvreté de bon nombre de Français.es. Cette première partie qui pourrait être un document de campagne du président Macron nous paraît d’un optimisme quasi pathologique et ne fait aucunement mention du contexte international. Si cette partie nous aurait semblé naïve il y a quelques semaines, elle nous semble aujourd’hui relever purement et simplement du déni.
La seule ombre au tableau que vous semblez reconnaître concerne l’impossibilité d’étendre la vaccination au monde entier… Si la vaccination a certainement sa place dans le contrôle de l’épidémie, on ne peut absolument pas se contenter de cet outil. Un investissement réellement ambitieux dans la recherche fondamentale et appliquée est plus que jamais nécessaire. De même, l’hôpital et l’ensemble des services publics, pour assurer une protection efficace de la population, doivent sortir des logiques de mise en concurrence qui ont démontré leur totale absurdité. Voilà pour les éléments nationaux, globaux pour ce qui est du contexte local, nous pouvons faire l’économie d’un débat puisqu’il n’est juste pas mentionné. Les industries, les entreprises, l’emploi local sont absents du rapport. Le document est tout simplement hors sol.

En ce qui concerne l’orientation budgétaire que vous proposez, vous qui affirmiez pouvoir apporter un nouveau souffle à Gardanne-Biver, nous peinons à y voir un cap quelconque. Avez-vous des idées, des envies pour la ville ? Il nous est totalement impossible, à la lecture de ce document d’envisager sur les années à venir. Aucune projection pluriannuelle n’est proposée, ce qui est un manquement aux obligations légales.
Nous ne voyons pas comment vous imaginez faire face à l’effet de ciseau prévisible à court terme en raison du dégel du point d’indice et de la réforme métropolitaine. Votre seule proposition semble être une augmentation très importante de la taxe sur le foncier bâti. Il nous apparaît d’ailleurs que la présence du maire à la métropole comme au département apporte peu de chose à la ville puisque les recettes de subvention/participation en 2020-2021 sont en baisse par rapport à 2019. Il avait promis qu’il ne se consacrerait qu’à la ville, sans doute avait-il raison. D’autre part, l’épargne s’effondre à un taux très bas. Peut-être la responsabilité doit-elle une fois de plus être rejetée sur le mandat précédant mais vous réussissez, vous à ne pas emprunter sur deux exercices et de vous retrouver avec le taux d’épargne le plus bas depuis ces dernières années.
Enfin, nous nourrissons des inquiétudes très importantes en ce qui concerne la baisse du nombre de cadre A de la fonction publique. Elle nous semble promettre de belles externalisations à venir et renforce les doutes que nous nourrissions concernant la Smart City que nous considérons comme une menace pour les services publics. Pensez-vous réellement que l’intelligence peut-être contenue tout entière dans des systèmes numériques et qu’on puisse faire l’économie des cerveaux humains ? Pour terminer, nous peinons à voir se dessiner vos grands projets.

Si l’inspiration vous manque, peut-être pourriez-vous retrouver des forces dans la concertation et le travail en équipe, avec l’ensemble des élu.es et en vous appuyant sur l’expertise citoyenne. Nous ne cessons de vous y inciter depuis le début de votre mandat et nous constatons que c’est toujours un exercice très difficile pour votre équipe. Les ventes de patrimoine que vous envisagez doivent être soumises à ce type de discussion. Le bien municipal doit profiter à toutes et tous. Leur vente ne doit pas être une perte pour les administré.es.