Communiqué du 26 février 2021

Le devoir de révolte vs la volonté d’apaisement

Alors que la pandémie de COVID 19 avait démontré que les politiques libérales à l’origine de la casse de l’hôpital public étaient tout simplement criminelles, certains s’étaient laissés aller à la rêverie du « jour d’après ». Celui-ci prendrait en compte cette terrible réalité pour questionner les dogmes économiques qui constituent l’invariable credo des gouvernements successifs. C’était sans compter sur les capacités de déni de ceux qui bénéficient du système capitaliste.
Ainsi, en plein cœur de l’été, alors que les soignants épuisés bénéficiaient enfin d’une brève accalmie, les fermetures de lits reprenaient dans les hôpitaux. Rapidement, la casse programmée des services publics allait retrouver son rythme de croisière (attaque du statut de la fonction publique, démantèlement d’EDF avec le projet Hercule, etc.). Des protocoles tous plus inapplicables les uns que les autres se succédaient dans les écoles. Ils avaient principalement pour but d’ouvrir un parapluie qui couvrirait l’Education nationale et permettrait de rejeter la faute éventuelle des contaminations sur les enseignants, les usagers et leur non-respect de la règle. Faute d’embauches suffisantes pour permettre une réelle distanciation physique, les bricolages étaient la règle depuis la rentrée.
Encore une fois, avoir une preuve sous les yeux ne garantit pas que les gouvernants en tiennent compte pour prendre leurs décisions. Il se tient devant nous l’évidence que les adultes doivent être plus nombreux dans les écoles pour permettre de diminuer la taille des groupes d’élèves… et la nouvelle tombe : une fermeture de classe pourrait avoir lieu à l’école Lucie Aubrac. Les parents d’élèves, face à une décision à la fois absurde et injuste, entament des démarches pour manifester leurs inquiétudes. Le jeudi 11 février, ils voulaient bloquer l’école. M. Le maire, au lieu d’accompagner leur combat, ce que d’autres élu.es font dans d’autres villes, a fait le choix de l’apaisement. Un message sur la page de la ville invite les parents à cesser le combat en avançant l’argument que la décision de la fermeture de classe n’est pas définitive. Il le dit souvent, il veut « rassurer ». La ville doit se tenir sage, y compris si le monde s’effondre. Dommage, le cours des événements vient de lui donner tort : la fermeture de classe a bel et bien été officialisée.
Est-il réellement opportun d’apaiser en permanence ? Pourquoi ne pas, au contraire, tenter de créer un rapport de force favorable qui empêche cette fermeture ? Faut-il attendre d’avoir perdu pour engager les combats ? Cette décision de fermer une classe appartient à un système contre lequel il convient de lutter dans son ensemble. Dans les collèges et les lycées de la ville, c’est une même logique qui est à l’œuvre avec les diminutions des dotations horaires globales. Elles conduisent à l’augmentation des effectifs par classe, empêchent les dédoublements et se font toujours au détriment des élèves les plus fragiles.
Au CCGB, nous considérons que l’heure n’est plus à l’apaisement. L’heure est à la révolte contre ces politiques de mépris des usagers. Elles constituent une insulte à notre entendement, elles hypothèquent l’avenir de nos enfants.

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