Conseil municipal du 19 juin 2025
Intervention Samia Gameche. Création d’une Maison du Bel Âge dans les anciens locaux de l’Office du Tourisme
Je souhaite attirer votre attention sur nos inquiétudes face à l’arrivée d’une maison du bel âge sur notre commune.
Nous disposons déjà d’un foyer seniors et bientôt d’un deuxième à Biver, ainsi que de deux entraides solidaires et d’un CCAS qui œuvrent activement pour informer, orienter et accompagner nos aînés. Les missions de ces structures incluent l’accompagnement dans les démarches administratives, l’amélioration de la vie quotidienne, la veille sociale pour les personnes fragilisées, et l’organisation d’animations pour lutter contre l’isolement.
Face à ces dispositifs déjà en place, nous nous posons la question : qu’apportera de plus cette nouvelle maison du bel âge ?
Alors que nous sommes préoccupés par la transformation progressive de nos services publics, l’intégration de services postaux dans des structures comme les maisons du bel âge, bien que présentée comme une amélioration de l’accès aux services, pourrait en réalité accélérer la disparition des bureaux de poste traditionnels. En justifiant la fermeture de ces derniers au profit de guichets décentralisés, on risque de réduire la qualité et l’accessibilité des services, tout en affaiblissant le réseau postal public.
Cette approche s’inscrit dans une logique de réduction des services publics, évoquée par Amélie de Montchalin, qui prévoit des coupes budgétaires pour 2026. Sous couvert de modernisation, ces mesures pourraient bien sonner le glas de services essentiels, au détriment des citoyens qui en dépendent.
Cette inquiétude s’étend également à notre CCAS, qui joue un rôle crucial dans l’accompagnement de nos aînés. Nous savons que les CCAS sont également menacés par des mesures rendant leur existence facultative, même dans les communes de plus de 1500 habitants, comme le suggère le rapport de Boris Ravignon, maire LR de Charleville-Mézières.
Est-ce là où vous voulez en venir ? Voulez-vous vraiment affaiblir davantage nos services publics au profit de structures dont l’utilité supplémentaire reste à démontrer ?
Nous affirmons nos craintes et demandons une réflexion approfondie sur l’impact réel de cette maison du bel âge et sur les conséquences pour nos services publics existants. Nous devons nous assurer que cette nouvelle structure ne viendra pas fragiliser davantage un équilibre déjà précaire.