Communiqué du 21 octobre 2022

L’indigestion

Au commencement était la Marketplace… Pendant le confinement, alors que le gouvernement s’arrogeait le droit de décider de ce qui nous était essentiel et de ce dont nous pouvions nous passer, des commerçants jugés superflus se retrouvaient privés d’activité. En fait, pas tout à fait, beaucoup d’entre eux, avaient mis en place des systèmes de vente à emporter, de livraison, etc. Plutôt que de centraliser ces idées, d’en faire la publicité, de coordonner éventuellement les efforts, la majorité a sorti sa « baguette magique » et inventé de toutes pièces une plate-forme à 39 000 € le logiciel et 16 500 € de frais de fonctionnement. Il aurait été tellement simple d’écouter les demandes des commerçants et des consommateurs mais non, la majo sait tout, du moins, le croit-elle. Au bout de deux ans, la Marketplace avait rapporté en tout et pour tout 306,40 €. 11 commandes avaient été passées. C’est à la fois risible et agaçant. Disons que nous n’en étions qu’à l’apéro.
En entrée, on nous a servi les Gardan’ Party. Il y a un service culture à la ville avec des personnes tout à fait capables de programmer, d’organiser des spectacles et d’accueillir les artistes. Oui mais la majo sait mieux qu’eux. Alors, en doublon des fonctionnaires, elle embauche des privés : une dépense injustifiable. Ce n’est pas faute d’avoir demandé mais nous n’avons jamais obtenu de réponses : le montant de ces concerts paraît incommunicable. On sait une chose, le premier n’avait pas été déclaré à la SACEM, ce qui a valu à la ville une amende de 25 000 €. La majo sait tout mais, parfois, elle est étourdie.
Au moment du plat de résistance, on n’avait plus tellement faim. La SmartCity, ce n’était pas facile à avaler. Le « machin » a 40 millions d’euros sans plan de financement qui devait nous permettre de trouver des places de parking ou des poubelles connectées nous a assez peu séduits. Cela dit, il nous a tout de même inspiré : 5 communiqués, 2 billets Energies, deux interventions en conseil municipal… Malgré les heures de réflexion, de travail, sur le sujet, nous étions très loin d’imaginer la réalité du fiasco. La ville résilie les contrats avec les entreprises, ces dernières réclament 51 millions d’indemnités. Le maire dit « on ne paiera rien »... L’adjoint à la culture dit « la SEMAG, c’est pas de l’argent public »… Là, on avale un morceau de travers. Quelques semaines après le conseil municipal du 28 septembre, rebaptisé « bal des menteurs », la ville se trouvait condamnée à verser 2,7 millions aux entreprises, dans un premier jugement rendu sur la forme avant que la justice s’attaque au fond… La ville, pas la SEMAG. Mais, la majo sait tout alors, elle n’a même pas besoin de produire un mémoire de défense.
La communication de la ville est, depuis, quasiment inexistante et pourtant, le silence ne suffit pas pour faire croire au calme. Peut-être qu’il pourrait souffler quelque-chose au maire, le conseiller politique dont on ne connaît ni la nature du contrat ni la rémunération ? Nous avons, en effet, besoin d’un paquet d’édulcorant pour pouvoir s’attaquer au dessert. On imagine déjà la ligne de défense : « regardez, on ne nous demande que 2,7 millions alors qu’on vous a fait peur avec 51 millions ! ». Sauf que, premièrement, ce n’est pas fini, deuxièmement, la ville n’a pas 2,7 millions. C’est 9 % de son budget de fonctionnement, c’est impossible de les sortir comme ça. Le café nous sera peut-être servi par le sous-préfet qui, « alerté par les articles de presse » (sic) a adressé des questions à la ville. Peut-être obtiendra-t-il, lui, des réponses. Il n’a cependant pas répondu positivement à notre demande de rendez-vous.
On ne sait plus trop comment qualifier l’attitude de l’équipe Granier : arrogance ? Incompétence ? Malheureusement, une fois le repas ingéré, l’ardoise reste à payer et ce sont les Gardannaises et les Gardannais qui régleront l’addition.