Conseil municipal du 29 mars 2021

Intervention de Paméla Ponsart. 2.1 Débat d’orientation budgétaire

Ce document d’orientation budgétaire appelle quelques remarques de notre part et soulève quelques interrogations.
Les collectivités comme l’ensemble des acteurs publics ou privés sont impactés par la pandémie qui sévit depuis plus d’un an.
Au-delà de l’aspect sanitaire, chacun s’accorde à convenir que les effets sociaux seront dramatiques, augmentant encore l’appauvrissement d’une part toujours plus grande de la population dans un pays où déjà 1 enfant sur 5 vit dans une famille pauvre. Une situation qui impactera encore plus notre commune avec les menaces qui pèsent sur la Centrale et Altéo. Il est d’ailleurs très surprenant que le document face l’impasse sur ces menaces comme si la commune n’était pas concernée.
Le document brosse un tableau de la situation nationale qui nous semble minimiser cette dimension d’appauvrissement des populations qui mettra une nouvelle fois les villes en première ligne et ce d’autant que ce gouvernement comme les précédents se dédouane d’une part de ses responsabilités sur les communes - non pas dans le but de favoriser une décentralisation au plus proche des populations - mais de transférer des coûts. Car on sait ce qu’il en est des compensations que l’Etat doit assumer : elles s’étiolent vite car ces compensations sont non dynamiques, ainsi en est-il de la compensation des pertes fiscales et domaniales. Gardanne de par sa structure financière a été impactée même si le désendettement est correct malgré les nombreux investissements réalisés.
C’est pourquoi nous sommes inquiets au sujet des propositions budgétaires tant en matière d’investissement que de fonctionnement.

D’abord l’absence de propositions à caractère social nous semble révélateur de l’orientation de la municipalité. Comment allons-nous venir en aide aux familles gardannaises en difficulté, quelles propositions innovantes ? les thés dansants pour le troisième âge ? l’abandon des verres en plastiques qui est une obligation légale ? quelle intervention communale pour travailler à l’égalité femme-homme, l’adhésion à la charte européenne pour l’égalité et la mise en œuvre d’actions concrètes ne sont pas envisagées.
De même, nous trouvons un peu légère la prise en compte de la dimension du développement durable qui doit irriguer l’ensemble de la politique municipale et pas se contenter à quelques mesures homéopathiques.
Enfin, nous souhaitons avoir des éclaircissements sur certaines propositions. Le terme "rationalisation" dont nous savons qu’il cache en général des réductions est employé à plusieurs reprises.
Rationaliser les dépenses de personnel signifie quoi ? moins de services rendus à la population, moins d’agents communaux, la cession de services au privé selon le modèle adopté par bien des villes alors que notre ville les a assurés dans le cadre du service public ? Ainsi, on ne peut mesurer le poids de la masse salariale qu’en le mettant en regard de l’ensemble des services assurés par la collectivité.
Nous attendons de voir donc ce que recouvre cette rationalisation envisagée. Nous remarquons d’ailleurs que la volonté de réduire le nombre de contractuels se traduit par une augmentation de 24, une réduction qui commence en augmentant…
De même il est proposé de se séparer d’une partie du patrimoine communal. Nous pensons que cette question mérite d’être étudiée et il y a sans doute des éléments dont la ville peut se séparer. Par contre, évoquer cela comme un moyen de venir abonder les finances communales nous laisse perplexes. Par ailleurs, dans le passé, notre ville ayant une maîtrise de son foncier a pu se positionner sur de grands projets. C’est cette politique de maîtrise foncière qui a permis le projet Morandat, permis l’établissement de l’école des mines sur notre commune, la création des jardins solidaires, l’établissement d’un pôle de formation à Biver... La possession du foncier est une richesse pour la commune et non une charge. Nous serons donc très vigilants sur ce point.
De même est évoquée la mise en place d’une tarification progressive pour les services municipaux. Lesquels ?
Sur toutes ces questions nous resterons particulièrement vigilants.