Conseil municipal du 14 décembre 2020
Intervention de Paméla Ponsart. Observations de la chambre régionale des comptes sur la gestion de la Métropole Aix-Marseille
La chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d’Azur a contrôlé à compter de 2016, date de sa création, la gestion de la métropole Aix-Marseille-Provence.
Rappelons que la Métropole a été créée à marche forcée malgré l’opposition de la majorité des maires du département, par la fusion des six établissements publics de coopération intercommunale et qu’elle regroupe plus d’1,8 million d’habitants.
Le rapport pointe la nécessité de revoir la gouvernance et la gestion de cette structure mastodonte dont la création ne correspond à aucune autre logique que de créer de grandes entités pour répondre aux exigences du schéma européen. Le fait communal français, hérité de la Révolution française, devait laisser la place à un autre modèle, dont l’objectif est d’éloigner les citoyennes et les citoyens des lieux des décisions qui les concernent.
Cette organisation administrative a bien sûr une visée politique. Avec la Métropole on n’a gagné ni en efficacité ni en économie des deniers publics. Ce n’est une surprise pour personne.
Que pèse la voix des villes dans de telles structures ? Où est le respect des électrices et des électeurs quand une élue, battue par le suffrage universel, peut imposer via la Métropole des choix politiques rejetés dans les urnes ?
Ainsi l’absence d’un plan local de l’habitat à l’échelon métropolitain est un frein au développement de l’habitat social qui fait cruellement défaut dans certaines communes.
Ainsi en est-il aussi de la mobilité qui reste pour les 92 communes de notre métropole un handicap majeur alors que, pour l’économie comme pour la protection de notre environnement, il faudrait massivement investir dans des transports en commun rapides et efficaces.
Si le rapport pointe quelques discordances en la matière entre la Région et la Métropole, il reste muet sur les responsabilités de l’Etat, tant dans la création de la Métropole que dans les moyens qu’il doit mettre pour garantir les politiques et les services publics à l’échelon métropolitain.
La Métropole a réalisé tous les dangers que l’on pressentait :
• Perte de compétence des communes pour une superstructure éloignée des besoins de la population
• Inefficacité et lourdeur
• Recul de la démocratie de proximité. Que pèsent les 2 représentants gardannais parmi les 240 élu.es qui composent le conseil métropolitain ?
Il est donc temps de revoir à la fois la répartition des compétences, les moyens et leur affectation ainsi que la gouvernance de la Métropole, en travaillant à la création d’un nouvel outil de coopération intercommunale bâti avec les élu.es du territoire et les populations concernées, et non contre eux comme l’a été cette Métropole imposée.