Conseil municipal du 10 avril 2025
Intervention de Samia Gameche. Budget primitif
Le ROB que vous nous avez présentez il y a 15 jours, ne contenait tellement pas d’orientations budgétaires, que tout le budget y a été annoncé et l’on se demande bien de quoi parler aujourd’hui.
Dans une commune normale, il y a un débat avec des ratios, une projection de la trajectoire des finances pluriannuelle et des orientations dans les domaines de la vie locale.
Puis, lors du vote du budget, il y a la matérialisation budgétaire, en masse, de ces orientations.
Vous, vous nous avez proposé un DOB qui non seulement ne présente pas d’orientations mais, de plus, vous l’avez alourdi d’un soporifique bilan d’activité qui n’a rien à faire là.
Vous êtes en droit de faire un bilan d’activité des services en conseil municipal, mais cela ne fait pas partie d’un Débat d’orientations budgétaires.
Résultat : votre DOB nous a présenté le budget, puis, au budget, vous n’avez plus rien à dire et ne faite que répéter. Nous devons être la seule commune où le DOB et le budget font l’objet du même document.
Mais puisque il faut répéter, nous allons redire certaines choses qui ne sont pas inutiles :
Vous agissez comme des comptables alors que diriger la ville demande d’agir comme des politiques, de défendre la commune, de ne pas rester les bras croisés quand l’état, année après année baisse indûment notre DGF. Même la CRC s’en est étonnée.
Il s’agit de promouvoir la solidarité, d’agir concrètement contre le réchauffement climatique et de tracer la voie vers la neutralité carbone d’ici 2050. Cela se traduit dans le budget et le compte administratif par des actions concrètes, des achats durables, des marchés publics responsables, bref, par un budget à la fois vert et vertueux.
Aujourd’hui, vous faites le choix d’augmenter de 31% les recettes issues de l’occupation des domaines publics, de 17% les redevances à caractère social et 21% de plus pour les redevances périscolaires et d’enseignement. Ces augmentations ne sont pas sans conséquences. Cette hausse de 6% sur ces domaines va aggraver la situation et impacter négativement le budget des ménages et des commerçants, qui vont devoir faire face à des coûts supplémentaires. De plus, ces hausses ne suffiront pas à compenser la baisse des dotations de l’État.
Vous vous vantez de réduire le budget de fonctionnement. Cependant, cela semble irresponsable face aux besoins croissants de la ville et de ses habitants. Dans un contexte d’inflation et d’augmentation des charges fixes, notamment l’énergie, réduire les dépenses signifie probablement supprimer du personnel et mettre la pression sur les agents restants. Le nombre croissant de jours d’arrêt pour accidents de service en est la preuve, et la qualité du service public est en souffrance à cause de votre gestion calamiteuse.
Vous vous félicitez d’avoir réduit la précarité pour un nombre significatif de personnel. Cependant, la structure de l’emploi révèle que 36 % du personnel reste non fonctionnaire, contre 39 % en décembre 2020. Ainsi, la précarité persiste et la répartition entre titulaires et non-titulaires n’a pas fondamentalement changé. Les données sur l’emploi indiquent également un taux d’encadrement bien inférieur aux besoins, ainsi qu’une incapacité à fidéliser les cadres au sein de la commune, comme l’a souligné la CRC. La fuite des cadres constitue un véritable problème structurel qui nuit au bon fonctionnement de la ville, à la stabilité des services, et crée des situations anxiogènes pour les agents, sans parler des procédures judiciaires. De plus, d’après vos propos, vous envisagez de supprimer encore 17 postes en 2025.
La médecine du travail quant à elle perd 50 000 €. Quand on remarque que vous budgétisez pour 2025 la même somme que ce qui a été réalisé en 2024, nous pouvons constater que vous n’avez aucune ambition de retrouver une médecine du travail digne de ce nom. Cette coupe budgétaire compromet la santé et la sécurité de nos agents municipaux. Nous devons garantir que les conditions de travail soient optimales et que la santé de nos agents soit une priorité.
A contrario, les frais de représentation du Maire augmentent de 600 €. Bien que cette augmentation soit modeste, elle doit être justifiée par des besoins réels et non par des dépenses superflues. Nous demandons plus de transparence sur l’utilisation de ces fonds.
Un emprunt d’1 million d’euros est prévu pour les dépenses d’investissement sans précision sur les projets ou le remboursement. Seulement 25 000€ sont budgétisés pour la provision des litiges, sans procédure d’évaluation des risques contentieux recommandée par la CRC. Et enfin, les frais d’études atteignent quasi 1 866 000€ sans détails précis, ce qui empêche un contrôle démocratique des dépenses.
En conclusion, ce budget présente des lacunes importantes en termes de transparence et de justification des dépenses. La baisse des dotations de l’État, la réorganisation des effectifs, et les emprunts non ciblés sont autant de points qui nécessitent des éclaircissements. Nous ne pouvons pas soutenir un budget qui manque de clarté et qui pourrait compromettre la qualité des services publics et la santé financière de notre commune. Les habitants.es méritent un budget transparent, équilibré, et au service de l’intérêt général.
Le fameux « nouveau souffle de 2020 » n’est désormais plus qu’une brise légère, et vous espérez redorer votre mandat en planifiant d’importants travaux en fin de période. En privant les habitants de Gardanne et de Biver de cinéma pendant trois ans, vous prévoyez une inauguration en grande pompe, à quelques semaines seulement des prochaines élections… À condition, bien sûr, que les travaux ne rencontrent pas de nouveaux obstacles.