Communiqué du 27 septembre 2023

Les élu.es du Collectif Citoyen Gardanne-Biver solidaires du Haut-Karabagh (Artsakh).

Durant 9 mois de blocus total sur la région du Haut Karabagh, l’Azerbaïdjan a privé les habitant.es de cette région de tout ravitaillement, assiégeant la population civile de 120 000 personnes, dont 30 000 enfants, menaçant leur vie, leurs droits et leur intégrité.
En août dernier l’ancien premier procureur de la Cour pénale internationale (CPI), dénonçait les actes commis par les forces azerbaïdjanaises en les qualifiant de « génocide ». Ces dernières semaines les républiques d’Artsakh et d’Arménie ont subi tirs frontaliers, bombardements et exactions au terme desquels, l’Azerbaïdjan a lancé le 19 septembre une offensive militaire sous le regard passif des 2000 soldats « de la paix » russes déployés sur place depuis 2020. Les forces azerbaïdjanaises ont pris le contrôle de plusieurs districts du Haut Karabagh et ont contraint ses autorités à ratifier un cessez-le-feu sous l’égide de Moscou, les obligeant à renoncer à l’autodétermination de son peuple. Le bilan humain, amplement sous-estimé, est terrible puisqu’il fait état de plusieurs centaines de morts, de très nombreux disparus et d’un exode massif de dizaines de milliers de civils.
La Turquie a joué un rôle déterminant dans l’ouverture de ce nouveau front en équipant matériellement l’armée azérie et en l’épaulant par l’envoi d’experts. Ce lundi, le président turc Erdogan et son homologue de l’Azerbaïdjan Aliev se sont rencontrés, se sont félicités du succès de cette opération et ont énoncé clairement leur prochain objectif : le Sud de l’Arménie. La communauté internationale a laissé seul un peuple victime d’une agression sauvage. Les pays de l’Union Européenne qui ont signé en catimini avec l’Azerbaïdjan un accord sur le gaz pour s’émanciper de l’approvisionnement russe, sont restés muets.
Il serait mortifère pour l’avenir de sceller la situation actuelle et de passer à autre chose. La paix ne pourra jamais être fondée sur cette occupation. Il est de la responsabilité des États membres de l’ONU, des membres de son Conseil de sécurité, d’assurer la protection internationale des populations arméniennes et
de conduire une diplomatie offensive, afin de frayer un chemin possible vers la paix respectant les droits inaliénables des peuples.
La France a failli par son inaction alors que les autorités du Haut Karabagh et d’Arménie lançaient des alertes depuis plusieurs semaines. Son silence porte un grave coup à l’amitié franco-aménienne. Elle doit aujourd’hui être aux côtés du peuple arménien. La diplomatie française doit s’engager résolument pour un véritable retour à la paix.
Nous tenons à redire notre solidarité aux peuples victimes de nettoyage ethnique ; demandons instamment au gouvernement français d’agir pour mettre fin à la violation du droit international et pour prendre des mesures concrètes de solidarité avec les milliers de civils contraints à l’exode, fuyant la guerre et ses massacres et nous nous associerons à toutes les initiatives qui pourront être prises en ces sens, à son niveau, par notre ville.
Enfin, nous assurons nos compatriotes d’origine arménienne de toute notre sympathie et nous soutenons l’appel du Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes (CCAF SUD) pour un rassemblement de Solidarité ce dimanche 1er octobre à 14h à Marseille, sous l’ombrière du Vieux Port.