Communiqué du 8 octobre 2021
SmartCity. Une escroquerie participative
Rien n’est encore enclenché et le ver est déjà dans le fruit. Pour préparer la mise en place de la Smartcity qui coûtera 40 millions d’euros aux contribuables, un questionnaire a été mis en ligne sur le site de la ville. Dès le début, avant même le début, on le constate, seules les personnes connectées, à l’affût des informations bénéficieront du dispositif.
Le questionnaire ressemble, une fois de plus, à une enquête de satisfaction. Pour chaque thème (sécurité, propreté, éducation, etc.), les sondé.es sont invité.es à lister les aspects positifs existants, les aspects négatifs et à proposer des pistes d’amélioration. Habituellement, la méthode d’enquête par questionnaire comporte une limite : la formulation des questions peut amener à induire certaines réponses et donc à introduire un biais d’interprétation dans l’analyse de celles-ci. Le moins qu’on puisse dire, ici, c’est que ce risque a été évité. Cependant, nous n’aimerions pas être à la place de celles et ceux qui devront exploiter les avis recueillis. Seul.es les citoyen.nes expert.es dans la connaissance des institutions pourront fournir des réponses utiles à la municipalité. Les autres risquent de se situer hors du champ des compétences de la ville. Education : les enseignant.es absent.es ne sont pas toujours remplacé.es (Education nationale). Mobilité : le TER coûte trop cher (Région). Petite enfance : la PMI me propose des rendez-vous incompatibles avec mes horaires de travail (Département). Disons-le tout simplement, tel qu’il est présenté, le questionnaire ne permettra pas l’émergence de données exploitables. S’agirait-il simplement de donner l’impression aux gens qu’on les a écoutés ? La municipalité se met dans la posture du psychanalyste blasé qui fait les mots croisés pendant que le patient allongé lui expose ses souffrances.
En matière de démocratie participative, la majorité municipale semble s’enfermer dans l’enquête anonyme de satisfaction, procédé chéri des grandes entreprises Uber, Amazon, etc. Ce n’est certainement pas l’idée que nous nous faisons de la consultation. Pour impliquer les habitant.es, il faut recréer du lien. Les conseils de quartier doivent être les cellules de base de cette démarche. Les personnes les moins bien équipées, les plus éloignées du numérique doivent avoir le même droit à la parole que ceux qui s’expriment quotidiennement sur les réseaux dits « sociaux ». Notre réseau social doit mettre en présence physiquement celles et ceux qui vivent et/ou travaillent dans notre ville. Le fait d’engager une dépense aussi impressionnante (environ 2000 € par habitant.es) doit être débattu par l’ensemble des Gardannais.es et des Bivérois.es.