Conseil municipal du 8 décembre 2025
Intervention de Claude Jorda. Renouvellement du CTG Bassin minier
Tout d’abord une question en ce qui concerne la représentation des habitants sur cette phase de diagnostic partagé ou à minima le recueil de leurs demandes via les associations de terrain. Avez- vous des précisions sur le déroulement effectif de cette phase et donc du pluralisme des partenaires associés ? En effet pour nous, cette CTG « au service des populations » ne peut pas être élaborée et évaluée que par des partenaires institutionnels et structures municipales seulement en charge d’appliquer les directives nationales de la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF).
On peut constater à la lecture de ce document l’état de précarité d’un grand nombre de Gardannaises et Gardannais, avec un revenu médian en dessous de celui du département, un taux de pauvreté de 13 % , 11 % d’allocataires du RSA, 7 % d’AAH, 12 % de familles monoparentales... Se pose donc la question des moyens alloués par les partenaires de cette convention, dont notre mairie, pour rétablir de la justice sociale et permettre aux familles les plus fragiles d’accéder à des structures et moyens adaptés .
Quelques questions et remarques sur les objectifs par thématique présentés en préambule.
« Répondre aux besoins d’accueil diversifiés des jeunes enfants et de leurs familles dans
le cadre du service public de la petite enfance »
L’accueil des tous petits dans des structures adaptées avec un projet pédagogique de
qualité ne peut passer, selon nous, que par des structures proposant un service public de la
petite enfance et non par des crèches ou autres haltes garderies aux mains de grand groupes
privés qui voient dans le champ de la garde d’enfants une manne financière à l’image des
dérives dans les EHPAD.
« Réduire les inégalités d’accès des enfants et adolescents aux activités péri et
extrascolaires pour favoriser la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle et
l’épanouissement des enfants ». De quels moyens va disposer notre commune dans
le cadre de cette convention avec la CAF pour développer des projets spécifiques ? Le
tissu associatif local va t’il bénéficier d’aides complémentaires pour permettre aux parents
les plus vulnérables d’inscrire leurs enfants et ado à des coûts raisonnables.
Je lierai les 2 thématiques suivantes . « Favoriser l’autonomie et l’accès aux droits des adolescents et des jeunes adultes » et « Soutenir les parents, en couple, seuls ou séparés, dans l’exercice de leur parentalité, de la naissance à l’adolescence »
Là encore quels sont les moyens dédiés pour développer des projets innovants sur ces
questions et avec quel partenaire local, d’autant plus que les permanences d’accueil des Missions Locales sont menacées dans leur fonctionnement par des coupes budgétaires de l’État. Certaines associations gardannaises emmargent déjà sur des dispositifs dédiés (Contrats Locaux Accompagnement Scolarité, Réseau d’Ecoute d’Appui et d’Accompagnement à la Parentalité...) les moyens sont-ils suffisamment calibrés pour répondre aux demandes des habitants ? Des projets innovants sont-ils à l’étude, menés par des nouvelles associations locales ? Le nouvel appel à projet REAAP est il proposé à de nouvelles structures au-delà des associations déjà repérées pour là encore élargir l’offre de soutien aux parents ?
Un travail collégial doit aussi être mené avec les travailleurs sociaux du secteur pour répondre au mieux aux populations (MDS, CAF, AAI…)
« Favoriser l’accès et le maintien dans le logement notamment des allocataires les plus
fragiles ». On sait, avec l’exemple de Veline 1, la difficulté pour parvenir avec les bailleurs sociaux, et en particulier 13H, à une nécessaire rénovation du parc social dégradé. De la même manière pour le parc privé, quels moyens spécifiques pour éradiquer l’habitat indigne ?
« Renforcer la solidarité par le soutien aux politiques d’insertion, d’autonomie et de
handicap, en lien avec les partenaires »
Même questionnement, quels moyens et actions spécifiques ? Les AESH dans les écoles
sont-elles en nombre suffisant ? L’exemple de l’ULIS du collège Péril est présente dans notre mémoire. Les moyens humains et en formation des personnels dans
les Accueil Collectifs des Mineurs municipaux sont-ils à la hauteur des besoins ? Les associations (clubs sportifs, associations culturelles...) ont-elles des formations à l’accueil des enfants et adultes
porteurs de handicap, ont-elles des aides financières complémentaires à leurs
subventions pour promouvoir l’inclusion, pas que dans les intentions mais bien dans les
actes ?
« Sécuriser et accompagner les habitants allocataires dans une relation de confiance
centrée sur l’accès aux droits et aux services »
Selon nous le seul moyen de sécuriser et accompagner les allocataires est bien d’assurer une présence des services publics sur le territoire, CAF, CPAM, Poste, Impôts et non pas d’accompagner leur fermeture. L’accès aux droits ne peut passer que par un service public fort !
« Renforcer les coopérations avec les partenaires locaux »
Quels partenaires sont invités à la table des discussions , dans quelles instances ? Un
maillage partenarial fort entre les institutions et le tissu associatif local est seul garant
d’une prise en charge concertée et de qualité pour plus de justice sociale.
En synthèse sur cette convention, nous attendons au delà des déclarations d’intention, des actes forts et des moyens pour lutter véritablement contre la précarité et permettre aux populations les plus fragiles d’accéder à des services de qualité. Nous voterons donc pour cette convention tout en restant vigilants quant à son application.
