Communiqué du 15 octobre 2022

La lettre au sous-préfet

Lors du dernier conseil municipal, nous avons assisté à la chute de la SmartCity. Ce projet faramineux, devant coûter 40 millions d’euros, nous avait été présenté le 1er septembre 2021 sans plan de financement. Nous n’avons cessé dès lors de critiquer son caractère surdimensionné, son peu d’intérêt pour la population et les risques que nous y voyions d’un amenuisement des services publics. Il faut bien se rappeler que le premier argumentaire en sa faveur avait été mené par le 1er adjoint : « Quand vous irez à la banque, par exemple, une application vous permettra de trouver la place de parking la plus proche. » Est-ce vraiment le rôle d’une ville de s’engouffrer ainsi dans la fracture numérique en ne s’adressant qu’aux possesseurs de Smartphone ? Quant au rapport qualité/prix du projet, il nous apparaissait peu satisfaisant.
Voilà donc qu’un an plus tard, la mairie souhaite résilier pour faute les contrats qui la lie aux entreprises choisies pour ce marché. Elle nous soumet une délibération accompagnée d’un document dénonçant un travail pas ou mal fait. Or, la veille, La Marseillaise, avait présenté une version totalement opposée de cette même affaire. En effet, pour chaque point d’accusation, les entreprises semblent être capables de fournir les preuves que le travail a été fait dans les règles. Elles réclament donc 51 millions d’euros de dédommagement. En entendant des conseillers municipaux d’opposition prononcer ce montant, le maire déclare qu’il n’a aucun rapport avec la réalité que c’est là le fruit de l’imagination d’un journaliste. Or, c’est bel et bien écrit noir sur blanc dans la délibération… On apprend également que le bureau qui a réalisé l’audit admet ne pas avoir été en possession de tous les documents nécessaires et que ses conclusions pourraient être rendues caduques de ce fait. Enfin, on nous informe que le marché n’est pas passé au contrôle de légalité et que, de ce fait, il n’est pas « exécutoire ». Autrement dit, il est difficile de comprendre comment les premières factures ont pu être payées.
Un tel micmac d’irrégularités appelle de nombreuses questions. Les mensonges et les dissimulations répétées de la majorité municipale nous empêchent de chercher auprès de ses élu.es des informations. L’autorité compétente sur ces questions est le sous-préfet, représentant de l’État. Nous lui avons donc adressé un courrier contenant principalement les interrogations suivantes :
• le marché est-il légal ou non ?
• le montage financier a-t-il été transmis, comme il se doit, aux services de la sous-préfecture ?
• la SEMAG a-t-elle respecté ses obligations ?

Nous attendons les réponses et nous reviendrons vers vous pour envisager l’avenir.