Commémoration du 20 février 2021
Hommage au groupe Manouchian et à la Résistance
Monsieur le Maire
Mesdames et Messieurs les élu.es
Mesdames et Messieurs les Présidentes et présidents d’associations
Mesdames et Messieurs
Chères et chers ami.e.s.
Le 21 février, cela fait 77 ans que les membres du groupe Manouchian ont été fusillés au Mont Valérien en 1944, après avoir été torturés.
Olga Bancic, la seule femme du groupe sera décapitée à Stuttgart le 10 mai de la même année.
77 ans que ce groupe, rendu célèbre par ses faits d’armes contre l’occupant nazi et la non moins célèbre Affiche Rouge annonçant leur mise à mort, est emblématique des Francs - Tireurs et Partisans de la Main d’Oeuvre Immigrée (FTP - MOI).
Parmi les plus actifs et les plus déterminés contre l’armée nazie, le groupe Manouchian était composé de 23 jeunes communistes et sympathisants.
Ils étaient :
Français comme Georges Cloarec refusant l’occupation et le régime Pétainiste
Espagnol comme Celestino Alfonso rescapé de la dictature franquiste et des camps français dans les Pyrénées
Hongrois, Polonais, Roumains comme Thomas Elek, Marcel Rajman ou Olga Bancic, juifs et pour la plupart échappé.es de la rafle du VEL D’HIV
Italien comme Rino Della Negra résistant au fascisme de Mussolini
Arménien comme Missak Manouchian dont la famille avait subi le génocide perpétré par la Turquie en 1915.
Ils étaient donc pour la plupart des femmes et des hommes chassé.e.s de leur pays par la misère, la guerre ou les persécutions. Que celles et ceux qui aujourd’hui, dans notre pays, font campagne contre l’accueil des réfugié.e.s mesurent combien ils tournent le dos à notre histoire et renient ce que nous sommes. Missak et ses 22 camarades sont le visage de la France.
"L’affiche rouge", sur laquelle figuraient 10 d’entre eux, devait servir à la propagande nazie qui stigmatisait l’origine étrangère des membres de ce groupe, principalement des Arméniens et Juifs d’Europe de l’est, des communistes.
Mais au contraire, les visages de ces résistants suscitèrent la sympathie et l’admiration. De nombreux anonymes déposeront des fleurs pour ces "martyrs". Louis Aragon en 1955 écrira dans son poème "Strophe pour se souvenir", « A l’heure du couvre-feu des doigts errants avaient écrit sous vos photos : MORTS POUR LA FRANCE."
Pour ceux de "l’affiche rouge" la France n’était pas seulement un havre mais une idée, un idéal, celui du pays des Lumières et de 1789.
Le fait que le groupe Manouchian était constitué de membres de la main d’œuvre immigrée, de nationalités et de confessions diverses, est bien un symbole qui prend toute sa signification actuellement encore. Ce symbole fait la démonstration de leur courage et de leur abnégation, mais il indique aussi qu’au delà des différences, on peut être réuni.e.s pour une cause commune, la défense de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
Pour terminer, permettez-moi de citer Henri Bartoli, résistant français :
"Résister, c’est combattre toutes les injustices, toutes les atteintes à la dignité humaine et à la liberté, c’est en même temps créer, c’est reprendre les valeurs qui sont menacées pour leur redonner vie et faire qu’elles répondent aux circonstances historiques nouvelles dans lesquelles elles doivent être vécues."
Je vous remercie.
Claude Jorda
Conseiller Départemental du Canton de Gardanne